Le sommeil est un état naturel récurrent de perte de conscience (mais sans perte de la réception sensitive) du monde extérieur, accompagnée d'une diminution progressive du tonus musculaire, survenant à intervalles réguliers et dont le rôle est encore mal connu. L'alternance veille-sommeil correspond à l'un des cycles fondamentaux chez les animaux : le rythme circadien. Chez l'homme, le sommeil occupe près d'un tiers de la vie.
Le sommeil se distingue de l'inconscience (ou coma) par la préservation des réflexes et par la capacité de la personne endormie à ouvrir les yeux et à réagir à la parole et au toucher.
Il existe une organisation du sommeil et de ses trois états. On parle de cycle circadien pour l'alternance entre la veille et le sommeil. On parle de cycle ultradien pour l'alternance entre le sommeil lent et le sommeil paradoxal.
Le sommeil dépend du noyau préoptique ventrolatéral (VLPO). Déclenché par l'accumulation quotidienne d'adénosine, le VLPO envoie aux centres de stimulation le signal d'arrêter la production d'histamine et d'autres substances qui nous tiennent éveillés.
Certaines femmes dorment mal pendant leurs règles (elles sont deux fois plus sujettes aux insomnies que les hommes) et beaucoup d'entre elles durant la ménopause. Les personnes âgées dorment en général moins bien que les jeunes.
Le sommeil peut être considéré comme un état modifié de la conscience.
Sa particularité est qu'il repose sur un état de détente et de
relaxation maximal, c'est d'ailleurs pourquoi il est régénérateur. Au
dire des spécialistes du sommeil, la tension pour rester conscient
(cette tension qui épuise petit à petit le système nerveux mais permet
de réagir face à l'existence) se retrouve dans la sensation des yeux.
Ainsi lorsque l'individu s'endort et que les paupières se ferment,
cette tension diminue. De plus l'arrivée des images du rêve sont
un support pour l'esprit en ce sens qu'il se repose dessus. En effet
visualiser des images qui s'imposent d'elles-mêmes mais qui ne sont pas
voulues et construites dans l'effort, donne à l'esprit cette sensation
qu'il n'a plus rien à chercher, à vouloir, or c'est quand l'esprit ne
recherche plus rien qu'il se détend. On voit ainsi en quoi les images
du rêve présentent un caractère hypnotique, et c'est sur ce procédé que
repose l'hypnose. En
outre si l'essence du sommeil, c'est-à-dire le principe qui le
caractérise, est la relaxation, même à l'état de veille on peut
connaître des états plus ou moins tendus ou détendus, plus ou moins
relaxant sans, donc, à proprement parler dormir. Le sommeil, tant sa régulation que son rôle, reste un mystère. Dès 1937, le neurophysiologiste américain Alfred Lee Loomis mit en évidence cinq phases successives dans une nuit de sommeil grâce à l'électro-encéphalogramme (EEG), qu'il nomma de A à E. Nathaniel Kleitman, qui dirigeait une unité de sommeil à l'Université de Chicago, réduisit le nombre de phases de sommeil à quatre : l'ensemble constituant le sommeil lent (SL). Un de ses assistants, Eugène Aserinsky,
remarqua sur l'électroencéphalogramme des oscillations de grande
amplitude, correspondant à des mouvements oculaires, un relâchement du
tonus musculaire de la nuque (chez l'homme qui peut relâcher volontairement ces muscles et ceux du menton), suivi d'une intense activité du cortex cérébral lorsque les sujets amorçaient le quatrième stade. La présence de mouvements oculaires rapides ou MOR (REM, Rapid eye movements en anglais) permit d'assimiler cette phase aux rêves : elle fut alors baptisée « sommeil rapide » ou « paradoxal » en 1961 par le français Michel Jouvet, alors chercheur au CNRS à Lyon. Alors que l'on pensait qu'aucun animal ne pouvait vivre sans sommeil (chose vérifiée chez les rats et les oiseaux), des observations d'orques et de grands dauphins ont prouvé le contraire. Une équipe de chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dirigée par le professeur Jerry Siegel1, a remarqué que pendant le mois suivant leurs accouchements, les femelles et leurs petits ne dormaient pas. Cet éveil permettrait aux petits : Petit à petit, les femelles et leurs petits retrouvent un rythme de sommeil « normal ». Selon une étude de l'INSERM2, la qualité du sommeil est programmée dans les premières années de vie. En déréglant artificiellement l'apport en sérotonine (ce
qui est connu pour provoquer des troubles du sommeil) sur des bébés
souris pendant 15 jours après leur naissance, les chercheurs ont
constaté que ces souris devenues adultes avaient un sommeil fragmenté,
instable et peu récupérateur. Ces troubles du sommeil s’apparentent à
ceux observés lors d’une phase de dépression. « Ces
travaux nous laissent fortement penser que les trois premières semaines
de la vie, chez la souris, constituent une période critique pendant
laquelle s’installe et se consolide l’impact du système
sérotoninergique sur l’équilibre du sommeil et des comportements
émotionnels. Une fois que ce système est mis en place, il semble que
l’on ne puisse plus agir sur cet équilibre de façon persistante » précise Joëlle Adrien, auteur principal et directrice de recherche à l’Inserm. L'heure
du coucher aurait une influence sur le système immunitaire, ce qui ne
serait pas le cas de la durée du sommeil. Les sujets qui se couchaient
tard (aux environs de 2-3h du matin) avaient un taux de lymphocytes inférieur de 24 % à celui de ceux se couchant tôt (entre 23h et minuit). Le taux de granulocytes de ceux se levant tard était également 18 % plus élevé que celui des sujets se levant tôt3. Les
adolescents qui se couchent après minuit auraient plus de mal à
contrôler leurs impulsions. Parmi les facteurs liés à un coucher après
minuit, on retrouve l'âge, un nombre important d'heures passées à
regarder la télévision et l'absence de participation à une activité
parascolaire4. Une étude concernant des centenaires a
montré que tous se couchaient tôt le soir, n'avaient pas de problèmes
pour s'endormir, se réveillaient tôt le matin, faisaient une sieste durant l'après-midi et ne prenaient pas de somnifères. Ainsi la quantité et les habitudes de sommeil pourraient avoir une grande influence sur la longévité5. Elle
serait, en France en 2009, d'un peu moins de 7 h en semaine et un peu
moins de 8 h le week-end, soit une réduction de près d'une heure et
demie depuis un demi-siècle6. Scientifiquement, il est conseillé de dormir environ 7 h 30 par jour7, avec si besoin une sieste de 10 à 15 min maximum[réf. nécessaire]. Les méthodes d'exploration du sommeil sont nombreuses. Dans les centres du sommeil, l'examen de base est la polysomnographie qui regroupe l'enregistrement de plusieurs variables : Le T.I.L.E. permet de mesurer le temps nécessaire pour s'endormir. Il est utilisé pour faire le diagnostic de certains troubles du sommeil. L'agenda du sommeil est
un test simple qui ne coûte rien. Il permet d'analyser le sommeil et
d'orienter assez facilement le diagnostic en cas d'insomnies. On a d'abord pensé que le sommeil était naturellement induit par l'arrêt de sécrétion d’histamine, le neurotransmetteur qui permet au cerveau de rester en éveil. Il s'agissait de la théorie dite « passive » pour laquelle la formation réticulée jouait un rôle prépondérant et qui considérait que le sommeil n'était que l'arrêt de l'éveil. On sait à présent que l'endormissement résulte de mécanismes actifs dit "permissifs"8. La régulation de l'alternance veille-sommeil est contrôlée par un double processus : homéostasique et circadien. D'une part le processus circadien (véritable horloge biologique interne), s'aligne sur l'alternance du jour et de la nuit(le cycle nycthéméral),
au moyen des facteurs externes de synchronisation. Le cycle nycthéméral
s'exprime dans l'ensemble de l'organisme par une baisse de la
température, grâce à une hormone cérébrale, la mélatonine,
qui est synthétisée durant la nuit. L'horaire de sécrétion de cette
hormone dépend en partie de facteurs génétiques (sujets du soir ou du
matin), mais est également modulée par les stimuli extérieurs tels que la luminosité, l'apport alimentaire, la production de chaleur et l'entraînement social. D'autre part le processus homéostasique (la
tendance à retourner vers un état d’équilibre) est une sorte de
chronomètre qui fait alterner les périodes d'éveil et de sommeil. La
propension au sommeil augmente progressivement au cours de la journée,
pour ensuite se dissiper au cours de la nuit. Les mécanismes
moléculaires à l'origine de ce processus homéostasique ne sont
toutefois pas encore connus. En
pratique, la somnolence et le sommeil surviennent donc à cause de
l'effet synergique de deux facteurs : éveil prolongé d'une part, et
synchronisation au rythme circadien d'autre part. On a montré en 20089 que l'exposition à la lumière naturelle améliore les symptômes liés aux troubles des cycles du sommeil, mais les études qui rattachaient la prise orale de mélatonine à un meilleur sommeil sont de plus en plus controversées10. La
durée du sommeil est variable : elle semble légèrement plus courte pour
les hommes que pour les femmes, et pour les Noirs que pour les Blancs
(du moins aux États-Unis)11. Chez
des individus, lors d'une nuit, trois à cinq cycles de sommeil de 90
minutes peuvent se suivre, lesquels se composent de cinq phases
distinctes. Les quatre premières phases correspondent au Sommeil à
Ondes Lentes (SOL), les mesures électriques étant très faibles, et la
cinquième au sommeil paradoxal où le sujet rêve. Les données de l'EEG pendant la veille et le sommeil sont communes à tous les mammifères.
Par contre, il semblerait qu'il y ait quelques différences chez les
mammifères primitifs comme l'échidné. Ces données permettent de
distinguer différents stades dans le sommeil. La somnolence (stade 1) est le stade de l'endormissement (transition entre l'éveil et le sommeil) souvent précédé de bâillement.
Il est caractérisé par une réduction de la vigilance, du tonus
musculaire et de la fréquence cardiaque. Les mouvements musculaires
sont lents (les globes oculaires "roulent"). La latence
d'endormissement considérée comme normale est inférieure à vingt
minutes. Au-delà, il s'agit d'une insomnie.
Fait notable, la phase d'endormissement n'est jamais perçue,
contrairement au réveil de celle-ci (exemple de l'endormissement lors
de la conduite automobile). L'imagerie hypnagogique a souvent lieu pendant la phase I, mais pas toujours12. Le
sommeil léger (ou stade 2) occupe environ 50 % du temps de sommeil
total. Le sujet est assoupi, mais il est encore très sensible aux stimuli extérieurs. Ainsi en stade 2, environ 50 % des bons dormeurs et 80 % des mauvais dormeurs pensent ne pas dormir. Onde Théta (3,5 à 7,5 Hz), complexes K, et spindles ou fuseaux (12 à 14 Hz) Le
sommeil profond correspond aux phases 3 et 4 : l'activité électrique
est constituée d'ondes lentes, les ondes delta (< 3,5 Hz), et les
signes vitaux se ralentissent tout en devenant réguliers. Au stade 3
persiste une très discrète activité musculaire et les mouvements
oculaires ont quasiment disparu. C'est au stade 4 que peuvent parfois
se produire les terreurs nocturnes ou le somnambulisme. C'est à ce moment qu'ont lieu les divisions cellulaires et la production de l'hormone de croissance, d'où l'importance du sommeil chez l'enfant.
Le sommeil profond occupe environ 100 minutes au cours d'une nuit
moyenne de sommeil, que la personne soit un petit dormeur ou un gros
dormeur. Il a tendance à diminuer avec l'âge, au profit du stade 2.
C'est la phase la plus importante du sommeil. Celia
Green rapporte une expérience où un maître indien dénommé Swami Rama se
mit à produire consciemment des ondes delta, cinq minutes après être
entré en méditation, et avoir pu raconter, après ces 25 minutes de méditation, ce qui s'était passé autour de lui pendant les enregistrements13. Au contraire des autres phases, l'activité électrique du cerveau et des yeux est
très importante lors du sommeil paradoxal, alors qu'il existe une
atonie musculaire (paralysie) quasi totale du reste du corps, en dehors
des mouvements oculaires qui surviennent par saccades. Sur l'EEG,
l'activité néocorticale est plus proche de celle de l'éveil que celle
du sommeil lent, c'est là le "paradoxe". La respiration est irrégulière. Le cœur accélère ou ralentit. On observe une dilatation des organes pelviens et une érection qui peut être suivie d'éjaculation .
Cette phase se répète toutes les 90 minutes environ, et sa durée
s'allonge avec la succession des cycles du sommeil, pour devenir
maximale en fin de nuit. C'est la période propice aux rêves (mais aussi
auxcauchemars), bien que les rêves puissent survenir pendant le sommeil lent. Le sommeil paradoxal correspond environ à 20-25 % du temps total de sommeil. Rêve
et sommeil paradoxal ? On a longtemps associé le souvenir des rêves
avec la présence de sommeil paradoxal. En réalité on pense aujourd'hui
qu'il est possible qu'il n'y ait pas un seul stade du sommeil où ne
puissions pas être en train de rêver14. Les
enregistrements polygraphiques (EEG, EMG et EOG) ont permis de montrer
une certaine corrélation entre le rêve et le sommeil paradoxal. Des
études ont été faites en réveillant plusieurs individus à différents
stades du sommeil. Elles ont montré que la qualité du souvenir de leur
rêve est fonction du stade auquel ils sont réveillés. En
effet, les sujets réveillés au cours de leur sommeil paradoxal se
souviennent avec beaucoup plus de détails de leur rêve, tandis que si
on les réveille au cours du sommeil lent, ils s'en souviennent de façon
très floue, ou n'en gardent aucun souvenir précis. Les
études ont également montré que l'importance du mouvement oculaire,
l'augmentation du rythme cardiaque et l'intensité du rêve sont
corrélés. Ces études ont conclu que 80 % des rêves se produisent
pendant le sommeil paradoxal. Cependant, les activités oniriques
peuvent également avoir lieu pendant certains stades du sommeil lent.
Il ne faut donc pas superposer les termes "rêve" et "sommeil paradoxal". Au
cours d'une nuit de sommeil, les périodes de sommeil paradoxal
s'allongent de plus en plus. Au contraire, les phases de sommeil lent
profond (stades 3 et 4) se raccourcissent et disparaissent, au profit
du stade 2. L'hypnogramme permet de visualiser ces différents stades. À
la fin de chaque cycle, il existe, de façon tout à fait normale, des
brefs réveils, en général moins de trois minutes, dont la personne ne
se souvient pas le matin. Cependant certaines personnes ne se
souviennent que de ces éveils et croient à tort qu'elles n'ont pas
fermé l'œil de la nuit15.
En vieillissant, les périodes de réveil sont mieux mémorisées, donnant
l'impression d'un mauvais sommeil alors que la durée de celui-ci est
inchangée16. Lorsque
surviennent des réveils inopinés, le sujet doit repasser en sommeil 1,
puis 2 puis 3 et 4. Ainsi, les personnes souffrant d'apnée du sommeil ne dépassent guère le stade 2 du fait des réveils fréquents induits par l'hypoxie. Le sommeil est donc de mauvaise qualité, responsable d'accès de somnolence diurne. rythme rapide rythme lent rythme rapide activité parasympathique et sympathique activité parasympathique prédominante activité sympathique prédominante mouvement commandé par Source : 17 Le
sommeil est constitué de différentes phases de conscience. Celles-ci ne
sont pas uniformes. Elles ne sont pas non plus obligatoirement
présentes au cours d'une nuit de sommeil, loin de là (et heureusement).
Cette liste récapitule ces différentes formes de conscience18. D'après le rapport sur le thème du sommeil19 : D'après le rapport sur le thème du sommeil19 : Le manque de sommeil semble corrélé avec la survenue d'un diabète, d'une obésité21, d'une hypertension artérielle22 et le risque de survenue de maladies cardio-vasculaires (du moins, chez la femme)23. De même, une mauvaise qualité du sommeil pourrait rendre plus sensible à certaines infections24. Sur un modèle de souris atteinte d'Alzheimer, le sommeil empêcherait la formation, dans le cerveau, des plaques amyloïdes, symptomatiques de la maladie25. On
distingue plusieurs formes de dysfonctionnement du sommeil, selon leurs
manifestations et l'état de veille du sujet. L'âge et l'état de santé
du sujet, l'absorption de substances médicamenteuses ou d'excitants, les conditions climatiques et de luminosité, la relation du sujet à l'espace et autemps, sont autant de causes potentielles des insomnies. Les
troubles du sommeil se répartissent en deux catégories : les
parasomnies qui sont des manifestations qui accompagnent le sommeil,
pouvant le perturber ou non, et les dyssomnies qui consistent en une
altération de la quantité ou de la qualité du sommeil.Le sommeil et l'esprit[modifier]
Historique des recherches sur le sommeil[modifier]
Importance des premiers jours de la vie[modifier]
Heure du coucher[modifier]
Durée du sommeil[modifier]
Techniques d'étude du sommeil[modifier]
Les causes du sommeil[modifier]
Les phases de sommeil[modifier]
Description[modifier]
Somnolence[modifier]
Sommeil léger[modifier]
Sommeil profond[modifier]
Sommeil paradoxal[modifier]
L'hypnogramme[modifier]
Les états fonctionnels du cerveau[modifier]
éveil sommeil à ondes lentes sommeil paradoxal EEG faible amplitude forte amplitude faible amplitude sensation vive, origine extérieure absente ou très atténuée vive, générée intérieurement pensée logique, progressive logique, répétitive vive, illogique, étrange mouvement continu, volontaire occasionnel, involontaire atonie musculaire
le cerveau mais pas réalisémouvements oculaires rapides (REM) fréquents rares fréquents La conscience pendant le sommeil[modifier]
Pathologies du sommeil[modifier]
Quelques chiffres[modifier]
Conséquences[modifier]
Classification[modifier]